samedi

avenir du passé

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Où sont donc passés les jours enfuis à ne pas avoir su les vivre ?

Ces jours perdus que l'on voudrait récolter comme on moissonne après avoir semé.
Ces jours délaissés, à retrouver dans le grenier à grains, comme s'il était possible de les semer à nouveau pour ajouter quelque durée à l'existence.



Six mois déjà.
Comment ? C'était il y a deux ans ! Vous êtes sûr ?
Ce jour-là, qui compta comme un mois, il n'en reste qu'une traînée blanchâtre qui lentement se délite au fond de la mémoire.

Et toutes ces journées sans souvenir.
Abandonnées en chemin.
Dissipées d'un souffle.
Exfiltrées de quelques neurones poussifs. Matière grise inutile désormais.

Et les jours à venir ?
Ceux qui n'ont d'existence que dans mon imaginaire toujours tendu vers un ailleurs inaccessible.

Dans l'oeil, quelques étoiles du désir de durer brillent encore.
Pour les voir il faut le reflet. Le miroir d'un visage.
Un visage qui s'étonne du croire encore à venir.